• Des particules de micro-plastiques dans les sel marin après les moules et les crevettes

    Des particules de micro-plastiques dans les sel marin après les moules et les crevettes

    C’est principalement le sel marin de fabrication artisanale qui contient des micro particules de plastique. C’est ce qu’il ressort d’une étude réalisée par le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement, en partenariat avec l’Instituut voor Landbouw, Visserij en Voedingsonderzoek (ILVO). Ces micro-plastiques présents dans l’alimentation constituent un phénomène assez nouveau. A l’heure actuelle, il n’existe encore aucune norme pour fixer des seuils acceptables de micro-plastiques dans le sel marin. Ces dernières années, les autorités belges ont pris diverses mesures pour diminuer les déchets plastiques en mer. Beaucoup d’actions nouvelles sont également en préparation.

    Plusieurs études ont déjà montré la présence de micro-plastiques dans les moules, les crevettes, … Les chercheurs belges ont maintenant passé le sel marin à la loupe. Dans 15 échantillons de sel achetés dans des magasins belges et provenant de régions différentes, des micro-plastiques ont été trouvés.  

    Les micro-plastiques sont de très petites particules. Leur taille varie : elles peuvent être invisibles à l’oeil nu ou mesurer jusqu’à 5 mm. On les trouve dans les dentifrices, cosmétiques et détergents. Ils peuvent aussi provenir de l’usure ou de la dégradation dans la nature des pneus en caoutchouc, des emballages et des bouteilles en plastique ou encore des lessives. Via les rivières, ils sont transportés jusqu’à nos mers et océans. Ces particules de plastiques ne peuvent se désagréger et contiennent des substances toxiques (des agents plastifiants ou des colorants) qui se libèrent au contact de l’eau. De plus, ils absorbent facilement les polluants présents dans l’eau.

    LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE

    Le sel standard de nos magasins contient très peu de micro-plastiques. Ce sel est lavé et filtré plusieurs fois ; éliminant ainsi quasiment toutes particules de plastique. Dans les sels de fabrication artisanale, comme la fleur de sel, qui sont récoltés de manière manuelle et conditionnés sans être lavés, la quantité de micro-plastiques varie fortement (de quasi aucune particule jusqu’à des niveaux élevés).

    Vraisemblablement, la pollution locale du lieu d’extraction joue également un rôle. D’après les échantillons, ce sont les sels marins de la mer Méditerranée - particulièrement polluée par les plastiques - qui présentent les plus mauvais résultats.

    LES RISQUES POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

    Quel que soit le procédé de fabrication, artisanal ou industriel, tous les fabricants de sel doivent respecter des normes relatives aux impuretés dans le sel marin. Les quantités de micro-plastiques observées dans l’étude ne semblent pas contrevenir à ces normes (ni pour le sel artisanal ni pour le sel industriel).

    Il n’existe encore aucune norme spécifique pour les micro-plastiques. Récemment, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments a déclaré que, vu le peu de recherche scientifique menée sur le sujet, on ne pouvait tirer aucune conclusion concernant le danger pour la sécurité alimentaire et la santé publique. Elle a également appelé les Etats Membres à lancer davantage de recherches sur les micro-plastiques dans l’alimentation. C’est pourquoi le SPF a fait des propositions à ses partenaires afin d’inclure ce thème dans son prochain programme de recherche.

    L’IMPACT DES MICRO-PLASTIQUES SUR L’ENVIRONNEMENT

    Les déchets plastiques peuvent être dangereux pour les animaux marins: les mammifères marins et les oiseaux peuvent s’y empêtrer, s’y emmêler ou encore en avaler de grands morceaux. Les parties plus petites sont tout aussi dangereuses notamment pour les organismes marins tels que les poissons, crustacés de petite taille et crevettes, … Les morceaux ingurgités donnent rapidement une sensation de satiété ; les animaux mangent donc moins, s’affaiblissent allant jusqu’à mourir de faim. Même les plus petits organismes de la chaîne alimentaire (comme le plancton ou les algues) absorbent ces particules ; impactant l’ensemble de l’écosystème des mers et des océans. Ainsi, la pollution par les plastiques se retrouve jusque dans notre assiette.

    QUE FAIT NOTRE PAYS CONTRE LES MICRO-PLASTIQUES ?

    Tout d’abord, notre pays prépare un Plan d’action national contre les déchets marins qui comporte tant des actions ciblées sur les macro-plastiques que sur les micro-plastiques. Grâce à la collaboration intensive de tous les secteurs actifs en mer du Nord, la Belgique va pouvoir lutter contre la pollution plastique en mer.

    La Belgique participe également à la campagne CleanSeas des Nations-Unies (UNEP) qui appelle à prendre des mesures pour diminuer les quantités de plastique. Cette campagne veut limiter ou interdire l’utilisation de tous les produits en plastique à usage unique ou qui ne peuvent être recyclés. L’industrie sera encouragée à chercher activement des solutions ; un échange des bonnes pratiques est prévu. Des actions de formation des pêcheurs et de sensibilisation du grand public (nettoyage des plages, campagne dans les communes de la côte) seront également menées. 

    Cette année, un accord sectoriel sera conclu avec les producteurs de produits de soins afin de diminuer le recours aux micro-plastiques. Les fabricants ajoutent des micro-plastiques dans leurs produits pour diverses raisons. Dans les cosmétiques, ils assurent une meilleure adhérence avec la peau ; rendent les rides du visage moins visibles ;  sont utilisés dans les scrubs et dentifrices comme agents de gommage ou de blanchiment. Pour la plupart de ces applications, des alternatives plus respectueuses de l’environnement, fabriquées avec des ingrédients naturels,  sont disponibles.

    Les autres secteurs sont également encouragés à utiliser les micro-plastiques avec plus de précautions. Il s’agit notamment des fabricants d’objets en plastique, de l’industrie des produits chimiques et pharmaceutiques, des entreprises de recyclage ou d’entretien qui utilisent des micro-plastiques pour leur action de sablage. Les autorités fédérales ont également édité un manuel destiné à différents secteurs industriels dans le but d’éviter que les micro-plastiques ne se retrouvent dans le milieu naturel. La promotion de ce manuel va débuter prochainement.  

    ET MOI, QUE PUIS-JE FAIRE ?

    • Je ne jette aucun déchet, sac et bouteille en plastique dans la nature et j’utilise un sac à provision réutilisable, une gourde ou encore une boîte à tartines ;  
    • J’évite de laisser les ballons en plastique s’envoler ;
    • Je ne jette pas de lingette dans les toilettes ;
    • J’évite d’acheter des dentifrices, des scrubs et d’autres produits de soins qui contiennent des micro-plastiques.

    Découvrez ces gestes et d’autres encore dans la rubrique Mer du Nord et océans

    Pour plus d’infos, consultez l’étude : La présence de micro-plastiques dans le sel marin : screening des échantillons (uniquement en NL)

    Lien utile : http://www.micro-plastic.net/francais.htm


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