• Perquisitions chez Basic-Fit : soupçons de trafic d'anabolisants

    Tôt, ce mardi matin, la brigade judiciaire de Liège a opéré plusieurs perquisitions dans des salles de sport de la chaîne Basic-Fit à Liège et à Seraing. Des perquisitions menées dans le cadre d'un dossier à l'information par la juge Pascale Goossens. Les scellés ont été apposés sur la porte de la salle du Boulevard Poincaré à Liège et sur celle de la salle de Seraing. Les deux salles ouvertes habituellement 24 heures sur 24 sont fermées. La justice soupçonne un trafic d'anabolisants mais également des infractions aux lois sociales. Trois personnes ont été interpellées et entendues par la police judiciaire mais aucune personne n'a été privée de liberté.

    Des violences de la part d'un gérant

     Perquisitions chez Basic-Fit : soupçons de trafic d'anabolisantsL'enquête remonte à avril dernier. Au départ, il s'agit d'un dossier de plaintes pour coups et blessures, harcèlement et menaces. Plusieurs employés du Basic-Fit mettent en cause le gérant de l'époque de la salle du Boulevard Poincaré à Liège. Au fil de l'enquête, les enquêteurs découvrent dans la salle de sports, la présence dans un sac poubelle, d'aiguilles, d'ampoules de stéroïdes et de médicaments utilisés en principe pour soigner les maladies respiratoires des chevaux

    Un climat de terreur

    Cela fait plusieurs mois que le Setca a interpellé la direction de Basic-Fit sur des faits de violence dans certaines salles de sport.

    "Il y avait un climat de terreur avec des personnes qui faisait la loi et intimidaient les travailleurs, même physiquement. Certains se sont fait enfermer dans la cuisine, avec une personne qui faisait le guet devant la porte, pour se faire insulter, craché dessus et menacé avec des armes blanches. Actuellement, nous avons connaissance de quatre plaintes à Liège" confirme Francis Lamberg, secrétaire permanent.

    Découvertes de produits dopants

    L'enquête se double alors d'un volet de soupçon de trafic d'anabolisants. Trois personnes ont été interpellées à leur domicile puis relâchées mardi matin: l'actuel gérant de la salle de Liège, et deux personnes qui apparaissent dans une affaire de trafic d'anabolisants entre 2010 et 2013 dans le milieu bovin.

    Dans un domicile, des seringues et des corticoïdes ont été découverts. "Destinés à un usage personnel" précise leur propriétaire. L'ancien gérant du Basic-Fit de Liège est actuellement en France suite à une promotion. Il devrait être entendu fin de semaine. Les perquisitions dans les deux salles ont été menées en présence d'un inspecteur des lois sociales. Le gardien de nuit présent n'était pas déclaré. Du matériel informatique a été emporté. Son contenu sera analysé.

    "Si ce trafic est avéré, cela pourrait expliquer beaucoup de choses, notamment ce climat de terreur incompréhensible" conclut Francis Lamberg, secrétaire permanent Setca.

    Les deux salles de sport pourraient rouvrir dans les prochains jours. Nous avons sollicité une réaction de la part de la direction de Basic-Fit mais celle-ci n'a pas rappelé.

    Des problèmes sociaux

    Selon le SETCa, la manœuvre met également en lumière des problèmes liés aux lois sociales. Les travailleurs de différents centres de fitness seraient ainsi victimes de violences au travail.

    Au-delà de problèmes supposés de trafics d'anabolisants, c'est la santé morale et physique de travailleurs de la chaîne qui fait l'objet d'inquiétudes. En avril dernier, Francis Lamberg, secrétaire permanent SETCa-Liège et coordinateur fédéral pour Basic Fit, ouvrait un dossier social à la suite de plusieurs plaintes de membres du personnel de l'entreprise qui auraient été agressés physiquement et moralement sur leur lieu de travail.

    Une enquête en interne a alors été entamée pour Liège mais aussi pour d'autres régions où les intimidations sont moins récurrentes. "A Waterloo, c'est un coach sportif extérieur à l'entreprise qui a été violent envers un travailleur. Il a été écarté du centre et ne peut plus y donner cours. Par contre, à Bruxelles et à Liège, certains membres du personnel étaient régulièrement agressés par des supérieurs hiérarchiques et par des clients imposants", explique Francis Lamberg.

    A Liège, la direction a répondu au syndicat socialiste qu'ils manquaient d'éléments et a conclu à un non-lieu. Les travailleurs s'étaient pourtant d'abord plaints auprès de leur direction avant de s'adresser au SETCa.

    Les interventions judiciaires de mardi devraient permettre que la direction de Basic Fit se penche plus sérieusement sur le volet social. "Nous espérons que les perquisitions vont aider à ce qu'on reprenne la discussion et que des mesures deviennent effectives", ajoute Julien Dohet, secrétaire politique du SETCa Liège.

    Enfin, et selon Francis Lamberg, les problèmes sociaux sont récurrents au sein de la chaîne de centres de fitness en Belgique. "Il faut réclamer pour tout! ", déplore-t-il. "Les relations entre les travailleurs, mais aussi les heures supplémentaires, ou les chèques-repas, entre autres. Ce n'est pas une entreprise où ce genre de choses vont de soi. Il faut être constamment sur leur dos.  

    Source : http://www.rtbf.be/info/regions/liege/detail_perquisitions-chez-basic-fit-a-liege-et-seraing-enquete-sur-un-trafic-d-anabolisants?id=9433025


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