Les étangs bruxellois malades de l'algue bleueCela est dû à une trop grande quantité de cyanobactéries donnant leur couleur verte aux points d’eau

Vous l’avez sûrement remarqué ces dernières semaines, plusieurs points d’eau de la capitale ont changé de couleur et présentent désormais une couche gluante et verte à leur surface. Certains ont pu croire à une pollution particulièrement forte des étangs mais il s’agit en réalité d’une présence excessive de cyanobactéries, algues bleues, présentes naturellement dans l’écosystème.

À Bruxelles, plusieurs endroits sont concernés, notamment l’étang de Tercoigne à Watermael-Boitsfort, les étangs du parc Roi Baudouin (phase 1) à Jette ainsi que l’étang n°3 du Rouge Cloître à Auderghem. Le canal est également touché par ce fléau qui peut se révéler dangereux pour la santé aussi bien des êtres humains que des animaux (chiens). En effet, en cas d’ingestion, ces toxines peuvent provoquer des troubles intestinaux sévères (maux de ventre, diarrhée, nausées, vomissements). Le risque associé aux cyanobactéries est en fait dû à l’émission de certaines toxines lors de leur décomposition. Ces toxines peuvent être irritantes.

Pour le moment, les étangs de la commune de Woluwe-Saint-Lambert sont préservés de cette algue bleue toxique pour les animaux mais aussi pour les êtres humains.

Bruxelles Environnement a posé des panneaux explicatifs aux abords des étangs qu’elle gère, la commune de Watermael-Boitsfort en a fait de même pour l’étang de Tercoigne. Il est recommandé d’éviter tout contact avec la peau, d’inhaler ou d’ingérer l’eau des points concernés. Cela vaut également pour nos compagnons à quatre pattes. En cas d’immersion accidentelle, il est important de bien se laver. Le Port de Bruxelles rappelle quant à lui que la consommation de poissons est vivement déconseillée.

Bruxelles Environnement explique : ‘"Pour le moment, nous n’avons procédé qu’à une observation visuelle, c’est-à-dire qu’avec l’apparition de ce film vert en surface, nous avons un doute avéré sur la présence en trop grande quantité de cyanobactéries. Lorsqu’un doute est présent sur la présence d’une efflorescence de cyanobactéries sur un des étangs régionaux, Bruxelles Environnement rappelle ces mesures de précaution. Si la couleur et l’odeur de l’eau deviennent vraiment inquiétantes, une identification précise et un comptage de la densité de cette bactérie peuvent être réalisées pour évaluer la nécessité de mise en place de mesures plus drastiques, par exemple vidanger un étang déterminé comme dangereux."

Plusieurs remèdes peuvent être apportés pour éviter ce genre d’événements : végétaliser les berges et les fonds des étangs pour favoriser l’oxygénation de l’eau par les plantes, équilibrer la population piscicole, équilibrer les populations de certaines espèces d’oiseaux qui explosent à cause du nourrissage des promeneurs, et donc, rappeler l’interdiction de nourrissage des animaux sauvages.

Bruxelles Environnement souhaite tempérer ce phénomène et ne se veut pas alarmiste. De tels événements ont déjà eu lieu les autres étés mais sur une durée moindre.

Pourquoi cette couleur

Dans certaines conditions, lorsque l’équilibre écologique d’un étang est bousculé, ces cyanobactéries peuvent se développer en excès et former des "efflorescences". Visuellement, cela se traduit par l’apparition de traces vert fluo à la surface de l’eau, voir des plaques bleu turquoise. 

Ces conditions sont notamment favorisées par l’apport de nutriments (nitrates, phosphates), le manque de rafraîchissement de l’eau stagnante (manque de pluie, ensoleillement maximal) qui provoque une hausse des températures de l’eau et une chute de l’oxygène dissous.

Les Cyanobacteria, ou cyanobactéries, sont un embranchement de bactéries, également appelées « algues bleues », ou autrefois « algues bleu-vert ».