• Trottinettes garées n’importe où: Saint-Josse sort l’artillerie lourde

    La petite commune bruxelloise s’apprête à interdire le stationnement des deux-roues électriques sur la quasi-totalité de ses voiries. 

     

    Trottinettes garées n’importe où: Saint-Josse sort l’artillerie lourde

    Les habitants des plus grandes villes du pays, principalement ceux de la capitale, les voient partout depuis plusieurs mois. Les trottinettes électriques partagées connaissent un véritable boom. Leur spécificité: les utilisateurs peuvent les laisser partout dans l’espace public une fois qu’ils en ont fini. Une liberté qui ne manque pas de créer de plus en plus de problèmes pour les autres usagers, en premier lieu les piétons. Ceux-ci sont parfois obligés de quitter le trottoir pour éviter une trottinette à l’arrêt. Plusieurs entités de la capitale comme Uccle et Ixelles ont déjà exprimé ces dernières semaines leur agacement par rapport à ce nouveau type de nuisance. Mais sans pour autant en interdire drastiquement le stationnement sur leurs voiries. Une décision que vient de prendre la petite commune de Saint-Josse. A l’exception de quatre sites bien délimités géographiquement, le stationnement des trottinettes y sera bientôt interdit sur l’ensemble des trottoirs. Avec une amende salée pour les contrevenants : 175 euros pour un mineur et 350 euros pour un adulte.

    Trottoirs étroits et PMR en danger 

    "Il faut mettre un terme à un déploiement qui est aujourd’hui anarchique. Il faut penser aux usagers les plus faibles, notamment les PMR et donc règlementer. Saint-Josse a une situation spécifique. On a un territoire très petit, une population très jeune et les trottoirs y sont particulièrement étroits. On est la commune de tous les superlatifs en ce sens. L’étroitesse des trottoirs ne permet pas le stationnement de ces trottinettes n’importe où. Le collège a donc décidé de l’interdire partout sauf sur quatre sites bien définis géographiquement : l’esplanade Madou, la place Rogier, la place Rogier et les abords de la station Botanique", explique son bourgmestre Emir Kir (PS).

    L’interdiction entrera en vigueur après l’approbation du règlement par le conseil communal du 13 mars prochain. Pour le maïeur tennoodois, l’essor de ces deux-roues électriques, pose aussi plus fondamentalement des questions sur le plan des conditions de travail : "Ce n’est pas l’objet du règlement, mais il est clair qu’il faudra à un moment donné se poser des questions sur tous ces modes de transport partagés. On voit des travailleurs venir les chercher en plein nuit pour les emmener on ne sait pas où."

    Les autres communes ne suivent pas

    Uccle, Ixelles et Bruxelles-Ville sont trois entités bruxelloises particulièrement concernées par le phénomène. Elles ont aussi en commun d’avoir chacune un mandataire Ecolo-Groen comme échevin de la Mobilité. Ceux-ci ne comptent pas prendre de décision aussi drastique que Saint-Josse dans les semaines à venir. Mais la réflexion sur la meilleure manière de gérer le phénomène est en cours. "On réfléchit à un règlement, mais ça se fera en collaboration avec la Région", explique le cabinet de l’échevin bruxellois de la Mobilité Bart Dhondt.

    "On va interdire le stationnement dans quelques rues très étroites et avec un flux important de piétons. Ce sera le cas de la rue Xavier De Bue. Mais le stationnement restera possible dans la majeure partie du territoire", indique l’échevin ucclois de la Mobilité Thibaud Wyngaard. Du côté d’Ixelles, on planche même sur… la création d’aires de stationnement partout sur le territoire communal. "On a une population plutôt jeune et friande de ce type de transports alternatifs", explique l’échevin compétent Yves Rouyet.

    Un mode de transport qui pose question 

    Les villes d’Anvers et de Liège, mais aussi l’ensemble des communes bruxelloises devront en tout cas prendre position dans les mois à venir sur ce nouveau mode de transport alternatif. Il n’est en tout cas pas anormal que nos élus locaux n’aient pas encore légiféré. Le phénomène est encore récent. Le principal opérateur actuel, la start-up californienne Lime, a seulement lancé en novembre dernier ses 500 premières trottinettes électriques dans la capitale. "On est favorable à Ixelles aux nouveaux modes de transports alternatifs et à tout ce qui peut offrir une alternative à la voiture. Le système pose néanmoins des questions environnementales et sociales. Il faut que des automobilistes aillent les rechercher pendant la nuit, ce qui n’est pas rien en bilan carbone. Et puis les gens qui le font travaillent dans le système Uber. Et je ne suis pas certain que les utilisateurs les prennent pour remplacer des trajets en voiture. Je trouve aussi le système à titre personnel assez cher. Raison pour laquelle je ne les ai jamais utilisées jusqu’à présent", indique Yves Rouyet. Du côté de Saint-Josse, la question a en tout cas été tranchée.

    Source : https://moustique.be/23228/trottinettes-garees-n-importe-ou-saint-josse-sort-artillerie-lourde


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