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La chaîne d'alimentation Subway a-t-elle retiré l’azodicarbonamide de ses sandwichs ?
Récemment, une polémique est venue entacher la réputation de la célèbre enseigne de sandwichs Subway. Son objet ? Les sandwichs de la chaîne de restauration contiendraient de l’azodicarbonamide, un produit chimique très controversé. De quoi mettre à mal sa réputation. Enquête.
Vani Hari met Subway au pied du mur
Vani Hari est une activiste et une blogueuse culinaire. Elle est à l’origine d’une pétition en ligne demandant à Subway de retirer le produit azodicarbonamide de la liste des ingrédients de ses sandwichs.
Au bout de la première journée, la pétition a été signée par plus de 67 000 internautes.
Et la page officielle Facebook de Subway a été inondée par des commentaires de clients exprimant leurs mécontentements. Pire, certains appelaient au boycott de la chaîne de restauration si elle persistait à mettre de l’azodicarbonamide dans le pain de ses sandwichs « sous-marins ».
Vani Hari et les internautes contre l’azodicarbonamide
L’origine du conflit ? L’azodicarbonamide.
Il s’agit d’un blanchissant chimique de la farine, utilisé dans la préparation du pain de la majorité des« sous-marins » de Subway vendus au Canada et aux Etats-Unis.
A noter que le composé chimique ne serait pas utilisé dans les restaurants Subway en Europe et enAustralie.
L’une de ses principales propriétés : il rend la pâte du pain plus malléable et blanchit la pâte. Utilisé notamment dans la confection des semelles de chaussures et du cuir synthétique, ou comme agent gonflant pour confectionner les tapis de yoga, l’azodicarbonamide est considéré comme nocif pour la santé humaine.
L’azodicarbonamide, un danger pour la santé
S’il est tant pointé du doigt, c’est parce que l’azodicarbonamide cause des problèmesrespiratoires (asthme, allergies etc.) et qu’il pourrait être lié à certains cancers.
Dans un rapport de 1999, l’OMS a émis de sérieuses réserves sur ce produit qui « pourrait causer l’asthme chez les êtres humains ».
Il est donc inapproprié pour l’usage alimentaire. D’ailleurs, plusieurs pays européens l’ont banni.
Cependant, outre-Atlantique, une porte-parole de l’Institute of Food Technologists, les additifs ne sont pas forcément dangereux parce qu’ils sont aussi utilisés dans des matériaux industriels. Pour elle, la littérature scientifique penche plutôt sur une absence de danger dans la consommation de pain, aux faibles quantités où est présent l’azodicarbonamide dans les sandwichs. Le débat est donc loin d’être tranché sur les effets néfastes de l’azodicarbonamide sur la santé.
Suite à la mobilisation massive des internautes sur le web, Subway n’a eu d’autres choix que de retirer l’azodicarbonamide de la liste des ingrédients de ses sandwichs. Même si la substance est autorisée par Santé Canada.
En effet, dans un rapport publié en 2013, Santé Canada estime que les risques inhérents de l’azodicarbonamide sur la santé sont minimes.
Cependant Subway a annoncé qu’il avait commencé à ne plus mettre la substance chimique dans ses pains. Aucune date précise n’a été fournie pour le retrait total du blanchissant chimique dans les pains de Subway.
« Notre usage de cet ingrédient a toujours été en conformité avec les réglementations sur les additifs alimentaires. Cependant, en 2013, nous avons commencé à supprimer l’azodicarbonamide, et la transformation complète sera terminée dans les prochaines semaines. Malgré ce que vous avez pu entendre ou lire, ce projet de conversion est en marche depuis un certain temps » a indiqué Subway dans un communiqué de presse. La chaîne de restaurants retire aussi l’élément chimique de ses pains aux États-Unis.
Le cyberactivisme culinaire : une arme redoutable ?
Ces dernières années, le cyberactivisme a connu un développement croissant. Il n’est pas encore très médiatisé et pourtant, il peut s’avérer très utile.
En effet, les cyberactivistes passent à la loupe les ingrédients et les valeurs nutritives des produits de plusieurs compagnies d’alimentation. Et certaines sont dans leur ligne de mire.
L’objectif des cyberactivites culinaires ? Persuader les industriels d’offrir des aliments sains aux consommateurs.
Le cyberactivisme culinaire compte déjà un palmarès
La mobilisation des internautes pour faire plier l’enseigne Subway n’est pas la première ni la dernière à voir le jour.
En effet, Pepsi Cola a supprimé le VGO, unehuile végétale controversée, de la liste des ingrédients de ses boissons Gatorade suite à la mobilisation de 200 000 internautes ayant participé à une campagne en ligne lui demandant son retrait.
Autre cas : Renee Shutters, une new-yorkaise, réclame via une pétition en ligne à la compagnie Mars de ne plus colorer sesbonbons M&M’s avec un colorant artificiel.
En effet, ce dernier causerait unehyperactivité chez les jeunes enfants. Cette campagne est appuyée par le Center for Science in the Public Interest et soutenue par plus de 155 000 signataires. Le colorant est interdit en Europe. Mais Mars n’a pas encore donné suite à la requête. Alors, cela vous inspire-t-il ?
Le succès des actions des cyberactivistes culinaires dépend du rayonnement desinformations factuelles qui soutiennent leurs demandes et la maîtrise des techniques de base du marketing sur le web.
Source : http://www.consoglobe.com/subway-azodicarbonamide-cg/2
Tags : l’azodicarbonamide, subway, sandwichs, pain, sante
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Commentaires
Merci pour cet article. Le consommateur a trop tendance à oublier que c'est lui qui a le pouvoir. Un petit boycott et les industriels se mettent au pas.